samedi 13 juin 2009

Vie dans une Cité de Recherches

Chère Anna,

Je t'écris, comme chaque semaine, une lettre pour te donner de mes nouvelles. Cela fait près de dix ans que nous ne sommes pas vus. Tu me manques toujours autant.

Le travail occupe toujours une place plus grande dans ma vie. Le Directeur vient de réorganiser notre planning et nous passons, comme les Cités de Versailles et de Salt Lake City, aux 4x6 heures : 6 heures de sommeil, 6 heures de loisirs et 2x6 heures de travail. Nous sommes toujours bien traités et tout est fait pour que nous travaillions dans les meilleures conditions.

Le Directeur nous a parfaitement fait comprendre que nous devions proposer des solutions pour contrer la Deadline. Dieu merci, certains de mes collègues sont de véritables génies et ont des idées stupéfiantes. Je pense que la recherche scientifique a réalisé ces dix dernières années plus de découvertes fondamentales que ce dernier siècle.

Pour ma part, cela fait quelques années que je n'ai pas réussi à avoir une idée correcte. La perspective de la Deadline me paralyse et m'empêche de penser. Mon chef de Département a pleinement conscience de mon handicap et m'a affecté à la validation des théories des autres chercheurs.

Tu as le bonjour d'Elmira, elle regrette que nous ne puissions pas sortir pour te voir. Quant à notre fils, Tiago, il désespère de voir enfin sa tante. Il vient d'être repéré lors de la semaine de la Recherche pour ses qualités d'analyse. Il devrait être transféré sous peu dans les classes spéciales qui feront de lui peut-être le chercheur qui trouvera le moyen de défaire la Deadline.

Je t'écrirai la semaine prochaine, en espérant que cette fois-ci cette lettre passera les contrôles de sécurité.

Heitor

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire